Aokigahara, la forêt du suicide.

Encore un reportage VICE que j'ai trouvé franchement intéressant.

La forêt Aokigahara est le lieu de prédilection des suicidaires japonais, pays qui connaît déjà le plus haut taux de suicide au monde. Après la sortie du roman Kuroi Jukai qui raconte l'histoire de deux jeunes amoureux qui se donnent la mort ensemble dans cette forêt, le taux de suicide à Aokigahara est monté en flèche, à raison de 50 à 100 morts par an. Située au pied du Mont Fuji, la forêt est si dense que les autorités ne s'y rendent qu'une fois par an afin de récupérer les cadavres.

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Vers la fin du reportage Asuza Hayano se demande pourquoi les gens viennent dans une forêt, dans un si bel endroit, pour mourir. Personnellement je pense que ces gens vivent dans des villes fourmilières et subissent une pression sociale insoutenable...je trouve que choisir de se donner la mort dans un lieu si calme et naturel me semble évident, comme un retour aux sources.

Il soulève aussi une autre question concernant le suicide en disant que pour lui, ça n'est pas un acte héroïque. Qu'en penser réellement ? Selon les cultures ont ne vois pas la chose de la même façon, c'est difficile.

Bref voila, n'hésitez pas à donner votre avis sur la vidéo et à partager vos réflexions au sujet du suicide.

Je pense qu'a moins d'avoir perdu toute sa famille, l'amour de ta vie ou d'avoir une maladie grave ou handicapante, le suicide est une acte lâche.

Concernant le reportage je partage ton avis, mourir dans cette forêt est sans nul doute un retour aux sources. Après tout, nous sommes des animaux comme les autres. Mourir à la maison, c'est mieux.

En effet, j'ai bien aimé ce reportage. C'est déprimant, triste de voir ces gens se suicider, j'ai vraiment ressenti le pauvre sentiment qu'endure le garde forestier en découvrant les corps, ca fait un drôle d'effet de voir encore les chaussures et les vêtements. On se dit qu'il y avait un humain, une personne, et qu'il ne reste plus rien, c'est comme si la mort avait un visage.
Il y a un peu un côté "catharsis", du moins c'est ce que j'ai ressenti.

Keir O'Riyerdan a écrit:

Je pense qu'a moins d'avoir perdu toute sa famille, l'amour de ta vie ou d'avoir une maladie grave ou handicapante, le suicide est une acte lâche.

Sur un forum où je suis, il est arrivé que certains membres se suicident. Pour la plupart ils avaient des amis, de la famille, ils étaient aimé...et pourtant ils se sont tués, parce que pour eux la vie n'avait plus de sens, parce qu'ils étaient au fond du gouffre à cause de leurs maladies psy. Je pense que c'est beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît, et qu'on a tous des raisons différentes de choisir le suicide. Ce qui est horrible c'est la souffrance que tu laisses derrière toi, quand t'es mort t'es mort, mais les vivants eux ils doivent vivre avec ça toute leurs vies, et en ça je suis d'accord pour dire que c'est un choix égoïste.
Mais quelque part, combattre son instinct de survie pour se jeter sous un train ou autre, c'est quelque chose qui m'échappe et j'arrive pas à blâmer les gens qui en arrivent là. Je me demande vraiment si ça demande du courage, ou si au contraire la personne est tellement vidée de ses émotions qu'elle le fait sans réfléchir, qu'elle se déconnecte du monde et agit sur le coup d'une impulsion. Je me dit, si elle pouvait revenir à la vie, regretterait-elle sont acte ou serait-elle prête à recommencer ?

Je sais pas si c'est vraiment lâche de se donner la mort, qu'elle soit planifiée ou non...je crois qu'au final on a juste pas le droit de juger les suicidaires, parce qu'on est incapable de vraiment les comprendre.

J'ai vu des vidéo où des gens arrivent à empêcher un suicide au dernier moment. Sur le coup on se dit "bravo, tu l'a sauvé"...parce que ouep ça se trouve avec du soutien la personne pourra retrouver goût à la vie. Mais d'un autre côté je me dis bin, voila cette personne était prête à en finir avec la vie, elle avait fait un choix, et la priver de ce choix c'est peut être la condamner à vivre une vie digne d'un enfer.

J'arrive pas à me positionner là dessus, ça soulève trop de questions.

Je suis d'accord sur les points que tu soulèves, mais je conserve mon avis. Si la personne PEUT s'en sortir elle se doit d'essayer, pas seulement pour les autres, mais surtout et avant tout pour elle même.
Le suicide reste en soi, un choix de facilité. Je vois davantage de courage chez une personne qui se bat de toutes ses forces pour s'en sortir malgré l'adversité, plutôt que chez une personne qui se couche en chien de faïence et se laisse mourir.

Ben je suis d'accord avec tous les deux : ma première réaction serait plus de l'avis de Keir, mais je comprends le point de vue d'Alva.

(Nota : Le suicide est un sujet sur lequel je m'interroge énormément [comme tout le monde j'imagine], et j'aurais beaucoup de choses à raconter dessus, mais très sincèrement je préfère garder mes réflexions pour moi... Je voulais juste revenir sur le caractère "lâche" ou courageux dont vous avez parlé.)

Je sais bien que le relativisme est dangereux, mais en ce qui concerne le suicide, il me semble évident qu'on ne peut pas catégoriquement le qualifier de lâche ou de courageux. Ne serait-ce que parce qu'il y a différentes causes de suicide : euthanasie au sens originel, dépression, conviction (kamikaze), honneur ou coutume  (seppuku & jigai)...

Bon, j'ai compris que vous ne discutiez que sur les suicides dus à une dépression ou à d'autres maladies psychiques ; mais même dans ce cas, l'opposition des concepts lâche/courageux me semble assez frivole...

• Déjà la notion de lâcheté est en soi assez subjective :
→ Oui, il peut paraître lâche de se suicider dans la mesure où cela est synonyme de capitulation face à la vie. On a perdu tout courage et esprit combatif pour endurer toutes les épreuves qu'elle comporte.
→ Non, ça n'est pas lâche aux yeux du dépressif qui a, lui, le courage d'accepter la vérité : la vie est merdique. Ce sont les gens qui vivent lâchement sans vouloir admettre que la vie pue et est inutile.

D'accord c'est assez caricatural, mais c'est volontaire de ma part. Au moins, on comprend bien que la notion de lâcheté dépend naturellement des points de vue et du référentiel dans lequel on se place.

• Ensuite que viennent faire les notions de lâcheté et de courage dans le suicide ?
Je veux dire ça nous avance à quoi de faire le procès d'intention d'un suicidé ? Honnêtement, ne vaut-il mieux pas chercher à comprendre les raisons de son acte plutôt que d'en juger le caractère éthique ?

Si on veut vraiment s'intéresser à la dimension morale du suicide, je pense qu'il faut s'interroger, comme Alva, sur les conséquences d'un suicide sur l'entourage. A-t-on réellement le droit de se suicider quand on a une famille et/ou des proches ?

Pour avoir vu les ravages du suicide d'un ami sur sa famille, je pense personnellement que ça n'est pas acceptable. S'il est vrai que notre corps et nos idées nous appartiennent ; notre vie, dès lors qu'on la partage avec quelqu'un, est liée à celui-ci. Ce-dernier a donc ses droits et ses "parts" dessus, un peu comme dans un pacte ou un contrat. Voilà un peu comment je présenterais la chose, mais ça c'est déjà un autre débat...

Je pense avoir lu là la réponse qui se rapproche le plus de ce que je pense, mais j'aurai quand même tendance à me dire que c'est un acte lâche, bien que je comprenne aussi bien que ce n'est pas si simple, comme le disent Alva et TBN.
Cependant ce n'est que mon avis impulsif, la première pensée que j'ai sans y réfléchir en profondeur. Passé cet avis impulsif, je ne peux que me dire que je n'ai pas à juger de cette façon là les actes des autres - a fortiori quand ils concernent des gens que je ne connais ni d'Eve ni d'Adam - quand bien même cet acte est de mettre fin à ses jours.
Je n'ai ni à les blâmer ni à les plaindre, quand bien même il s'agirait de mes proches. Et c'est ce que dit TBN, sur le questionnement éthique du suicide, au final ce n'est pas ce qui compte et c'est bien présomptueux de notre part de vouloir moraliser l'acte.

Qu'est-ce qui te fais dire ça? ^^

Tous les jeunes ne suivent pas la mode, au Japon comme partout ailleurs. ^^

Randall Kryllow a écrit:

Alva Howl a écrit:

Après la sortie du roman Kuroi Jukai qui raconte l'histoire de deux jeunes amoureux qui se donnent la mort ensemble dans cette forêt, le taux de suicide à Aokigahara est monté en flèche,

Pas étonnant, ce sont culturellement des moutons consuméristes.

pas plus que les jeunes français ma couille...