Inglorious Bastards

Quentin Tarantino l'avait annoncé il y a presque un an : il voulait que son Inglourious Basterds soit prêt pour le Festival de Cannes. Avant même l'annonce de la sélection, le film était donc déjà, officieusement, l'un des événements majeurs de l'édition 2009. A l'issue de la projection, une évidence s'impose : le film devrait diviser. Tarantino ne se prive pas de réécrire l'histoire, ce qui pourrait lui valoir de nombreuses critiques. Par ailleurs, Inglourious Basterds surprend énormément par sa manière... d'occulter les "basterds". De manière étonnante, les personnages soi-disant vedettes du film ne sont pas franchement mis en lumière, Tarantino préférant s'attacher davantage, par exemple, au destin du personnage incarné par Mélanie Laurent où à la personnalité du Colonel Hans Landa. Se pose alors ici le problème d'une promotion entièrement centrée sur les "basterds"...

Au final, le résultat apparaît étrangement déséquilibré : la patte habituelle de Tarantino en tant que metteur en scène n'agit que par fulgurances, le cinéaste préférant des scènes plus classiques et plus longues (mais toujours bavardes, on ne le changera jamais !). Souvent, l'impression qu'il ne sait pas quel ton adopter semble poindre. Reste qu'Inglourious Basterds vaut par les prestations de ses acteurs, en premier lieu desquels l'extraordinaire Christoph Waltz, effrayant en colonel nazi. Difficile également de na pas relever quelques scènes fascinantes, telle cette ouverture glaçante qui voit la famille de Mélanie Laurent massacrée par les nazis. Le verdict est donc difficile à établir : l'impression de ne pas avoir vu le film promis et en même temps d'avoir découvert un nouveau Tarantino, plus assagi. Qu'en pensera le jury ?
Clem