Laissez moi vous présenter un coup de coeur. Un artiste que j'ai vu récemment en concert. Un peu inclassable, il se rapproche du rock psychobilly, mélange de psychédélique et de rockabilly. Il peut être accompagné sur des rythmes jazzy, punk.
Après avoir sortie un album en 2004 "the Sweet Little Mother Fuckin'Show" son prochain album "Cinq Mille Ans de Danse Crue et de Grands Pas Chassés" sort le 30 novembre 2009 .
Pour vous donnez l'atmosphère atypique de cet artiste laissez moi vous citer une biographie écrite par le journaliste Thierry Cokrane.
"La première fois que j'ai croisé Fantazio, en 1987, j'ai voulu le kidnapper pour le torturer tranquille avec les copains à la maison, il avait l'air trop gentil. Faut dire qu'avec son air faussement nonchalant, sa gueule de doux métêque imberbe, il détonnait salement au milieu du troupeau d'apprentis grosses couilles que nous formions alors. Nous étions psychos**et les psychos c'était pas des pédés, la protubérance capillaire qui ornait notre front était là pour le rappeler.
En bon psycho, Fantazio trimballait déjà une contrebasse sur son dos, il se joignait parfois à nous lorsque nous tapions la manche dans le métro. On le trouvait pas assez précis, on le charriait, lui il s'en foutait. Pour la peine, il a joué tout seul, jour après jour, mois après mois, de squats en rades, et nous on a bien été obligé d'arrêter de le chambrer. Il était devenu ce type capable de faire danser les gens pendant trois plombes, aussi bien tout seul qu'entouré d'une douzaine d'acolytes. Au début on a un peu renaudé, ce mec là ne respectait aucun des dogmes rock'n rolliens en vigueur, il se sapait n'importe comment, il pouvait jouer avec des jazzeux, même des noirs parfois, devant un parterre de chevelus, voilà qui n'était pas orthodoxe. Il nous a pourtant fallu rapidement admettre qu'entre ses tirades hautement déconnatoires et ses improvisations à la limite de l'expérimental, on se fendait tout de même bien la gueule à ses concerts, et nous rendre à l'évidence : de nous tous il était le plus capable «d'établir les conditions matérielles d'une disponibilité partagée à la joie» créant ainsi une communauté aussi tangible qu'éphémère.
Il y a trois, quatre ans Fantazio, Frank Williams, Bud et tout le Gang avaient sorti un joli disque, bien intéressant , même s'il ne parvenait pas toujours à restituer la folie de leurs concerts. Ils viennent d'en bricoler un nouveau qui fleure bon le tonfa dans ta gueule et la terrorisation démocratique dans ton esprit. Un disque pour twister gaiement dans l'air du temps, qui raconte l'indicible, la séparation grandissante entre les êtres voulue par la grosse vieille machine molle, qui hurle la désolation de notre temps et le refus de celle-ci.
Fantazio aurait été un peu plus gentil, il partagerait l'affiche des grands festivals avec Sensemilia et nous on pourrait s'acheter de chouettes tee-shirts. A une époque ou il est de bon ton de chier une musique savamment métissée, vêtu de guenilles bien repassées, Fantazio n'en fait qu'à sa tête. Dans ses concerts c'est le bordel, ça grouille ça vit, les gens suent, rigolent ensemble et deviennent amis.
Mais des amis, c'est dangereux, ça discute et ensuite ça veut habiter ensemble les grands déserts sans bancs éclairés au néon.
Fantazio fabrique des amis, on se demande ce qu'attendent les brigades antiterroristes.
** À cette époque il y avait les punks, les skins et les psychobillys."