The Who figure parmi les plus grands groupes de rock des sixties londoniennes. En quinze ans d’existence, il est devenu le représentant mod et rythm'n'blues par excellence de cette époque.
Sexe, drogue et rock'n'roll
The Who a été fondé dans la banlieue de Londres en 1964 par le guitariste Pete Townshend, le chanteur Roger Daltrey, le bassiste John Entwistle et le batteur Keith Moon. Un an plus tard, le groupe s’impose avec les chansons « I Can’t Explain » et « Anyway Anyhow Anywhere », mais surtout avec l’incroyable « Generation », qui donne naissance à un premier album. Ce titre devient rapidement l’un des rares hymnes de toute une génération par la violence qu’il suscite sur scène. Il se vend à 300 000 exemplaires.
Les tubes s’enchaînent, « The kids are all right », « Substitute », « I’m A Boy »…
Désormais réputé comme meilleur groupe de scène, The Who enchaîne les tournées. Après les Etats-Unis et les festivals de Monterey en 1967, ils se produisent en Angleterre et sur l'île de Wight en 1969. A chacun de leurs passages dans les hôtels du pays, ils ne passent pas inaperçus. Les problèmes de drogue et la dégradation d’instruments font partie de leurs rituels. Le groupe enregistrera d’ailleurs « The last time » des Rolling Stones en soutien à Mick Jagger et Keith Richard concernant leurs démêlés avec la justice pour leurs usages de stupéfiants.
1969 est également l’année de Tommy, premier opéra-rock de l'histoire. Crée par Pete Townshend, ce chef d'œuvre raconte le parcours initiatique (drogue, sexe, mysticisme…) d’un sourd, muet, aveugle. Le succès est phénoménal et donne lieu à de nombreuses adaptations (dont une en 1975 de Ken Russel pour le cinéma, avec Roger Daltrey dans le premier rôle). L'année suivante, The Who enregistre Live At Leeds, considéré comme le meilleur album live de l'histoire du rock, avec ses versions dévastatrices de classiques comme « Summertime Blues » ou « Shakin' All Over », et des extraits de Tommy. En été 1971 sort Who's Next qui est un énorme succès grâce à « Baba O' Riley » et le formidable « Won't Get Fooled Again ». Mais l’ombre de Tommy plane, et un an plus tard les Who en sortent une version symphonique avec le London Symphony Orchestra, mais aussi quelques pointures du rock comme Rod Stewart, Ringo Starr et Steve Winwood. 1973 marque la naissance d’un deuxième "opéra-rock" intitulé Quadrophenia. C’est un voyage dans le temps à l'époque de la jeunesse "mod" et qui sera également adapté au cinéma avec Sting de Police.
The Who sans Keith Moon
Après deux albums moins bien accueillis en 1975 (The Who by numbers) et 1978 (Who are you ?), les Who restent adulés par le public américain, au même niveau que les Rolling Stones et Led Zeppelin,
La disparition de Keith Moon le 7 septembre 1978 affaiblit la notoriété du groupe, qui perd alors son membre le plus spectaculaire. Ils tentent de se reformer mais en 1982, ils entament une tournée "d'adieux" avant de démarrer chacun une carrière personnelle.
Toujours aussi populaire, le groupe anglais se retrouve cependant sur les scènes mondiales lors de grands événements tels que le festival Live Aid en 1985, leur 25ème anniversaire en 1989, ou le relancement de l’album Quadrophenia en 1997. En 1994, le coffret-anthologie 30 Years of Maximum R & B regroupe toute l’œuvre du groupe, et The Iron Man, le concept album de Pete Townshend sorti dans les années 1980, est porté à l’écran en dessin animé en 1999.
En 2002, vingt ans après la fin officielle du groupe, ses membres effectuent toujours des tournées occasionnelles. Mais en juin, le bassiste John Entwistle décède d’une crise cardiaque. Pilier rythmique du groupe, dont le jeu exceptionnel tranchait avec une attitude stoïque sur scène, il n’emporte pourtant pas le groupe avec lui. Pete Townshend et Roger Daltrey prolonge l’existence des Who et sortent même en 2006 un nouvel album, Endless Wire, première composition sous l’étiquette Who depuis 24 ans. Il s’ensuit une tournée mondiale.