J'en ai parlé dans ma présentation en venant sur le forum, cela fait un moment que je m'essaie à l'écriture. J'hésitais à partager ici ce que j'écris, d'une part parce que je n'avais rien de frais, d'autre part parce que je n'en voyais pas beaucoup l'intérêt. Maintenant, j'aurais besoin d'avoir quelques avis sur mon projet d'écriture, un roman dont je vais présenter un extrait, à savoir, le début.
"Je sais, pour toujours que je suis d’ailleurs un étranger en ce monde, un étranger parmi ceux qui sont encore des hommes. Et cela, je le sais du moment où j’ai tendu la main vers cette abomination dressée dans le grand cadre doré, depuis que j’ai porté mes doigts vers elle et que j’ai touché une surface froide et immuable de verre lisse*. Il y avait de longs mois que je ne m’étais pas rasé, là, je posais délicatement le rasoir sur le rebord du lavabo blanc après avoir nettoyé l’objet coupant. Je tâte la peau de ma joue afin d’en vérifier la douceur. Passe ma main jusqu'à l’oreille. Mon regard scrute le reflet de mon visage. Mes yeux sont ouverts, je me regarde comme un autre.
* Réf. : The Outsider d'Howard P. Lovecraft
A proximité traîne l’odeur de la mousse blanche et du tabac. La veille, Dave et moi avions passé la journée à parler et a fumé sans la moindre interruption. Je vois encore son visage et ses mains animées par ses paroles, comme si un marionnettiste, aussi invisible que la réalité, le menait. Il appréciait les idées que je pouvais développées, quoiqu’elles puissent parfois êtres contradictoires. Il me disait son meilleur ami, et je l’étais peut-être mais ce ne fut que pour ce que j’avais à dire et à penser, ça m’était égal.
Le souvenir de ma mère m’émeut. Il y a huit ans, j’en ai aujourd’hui vingt-trois, elle était toujours là. Je ressens ça comme une brise qui éclate sur mon visage. Mon regard brun cherche encore le passé. Mon père me surveillait tandis que je faisais semblant d’être occupé. Je m’attendais à une question, peut-être une sommation de sa part. Peut-être me regardait-il en réfléchissant, se demandant qu’est-ce que j’allais devenir. Son regard insistant, quoique bien dissimulé m’obsédais. Et puis, à quoi bon me forcer à croire qu’il n’existait pas ?
J’ai dis que je faisais semblant d’être occupé, permettez-moi de me reprendre : Je ne faisais pas semblant, à vrai dire je ne faisais rien de particulièrement intéressant. Mais c’est comme si une partie de mon âme était absorber par ce bout de papier déchiré d’un journal. (Permettez-moi d’être trivial.) Ce n’est pas tant la matière qui me fascinait ; mais l’objet dans tous ses aspects, dans toute sa conception, et dans son impact avec le reste du monde. Je parvenais à oublier le reste. Confronté à cette chose que vous négligeriez, à cet univers où j’étais à ce moment, homme à me laisser plonger. Pour laisser se désagréger, disparaître le reste, moi-même, ou ne serait-ce que le contexte dans lequel je me trouvais, une fois ramené à la réalité.
Le rayonnement continuel du soleil m’irrite lorsque je sors. J’ai préparé un sac à dos avec tout le nécessaire pour l’excursion qui fera l’objet de ce récit. Je vais chercher également l’objet qui m’a coûté le reste des économies de mes parents. Les miennes se sont distillées au cours de ces derniers temps. Le temps, c’est de l’argent ; et celui-ci s’écoule aussi vite que l’existence. Mais je ne m’inquiète pas, je serais bientôt sous bonne auberge."
Voilà n'hésitez pas à dire votre avis, je suis preneur, ou à me poser des questions si vous en avez envie, parler d'écriture & de littérature reste mon hobbie principale.