Dans quatorze départements français, on constate une hausse de la mortalité des abeilles, bien que les pesticides qui avaient été pointés du doigt aient été supprimés, les fameux Gaucho et Régent. Alors que leur arrive-t-il ?
On ne sait pas vraiment.
On commence à se dire que c'est le changement du modèle rural qui en serait la cause. En effet, la bio-diversité a tendance à s'appauvrir. On cultive les mêmes plantes sur des centaines d'hectares et les abeilles ne retrouvent plus la richesse florale qui leur procure une alimentation équilibrée. Imaginez que vous mangiez la même chose toute l'année, les carences apparaîtraient vite.
Ajoutez à cela un hiver long et rude et maintenant la sécheresse et la canicule. Elles n'en peuvent plus. Elle ne peuvent plus résister aux aggressions, comme ce parasite, le Varoa, qui les affaiblissent encore et les mettent à la merci des virus.
De plus, l'importation d'espèces d'Europe de l'est, plus productives en miel, mais moins résistantes, n'arrange pas les choses lorsqu'elles se croisent avec les nôtres. Encore des victimes de la productivité.
Résultat : en deux ans, la production de miel à baissé d'un tiers en France, et 15 000 apiculteurs ont disparu.
« N'oublions pas que 80 % des plantes à fleurs sont pollinisées par les abeilles », rappelle Henri Clément, président de l'Unaf. Les abeilles de l'Opéra de Paris sont célèbres et celui de Lille en a récemment installé sur son toit. Alors que le rendement décroît à la campagne, il s'améliore en ville. Les abeilles se révèlent très productives en milieu urbain : «les ruches à Nantes ont une productivité trois fois supérieure à celles des campagnes environnantes» du fait des excès d'utilisation des produits phytosanitaires en milieu rural et aussi des moyens physiologiques des abeilles pour filtrer la pollution urbaine. Elles y ont également accès à des fleurs qui sont toujours arrosées. Des analyses ont montré que le taux en métaux lourds du miel citadin était inférieur à celui des campagnes. La ville au secours de la campagne ?
Des solutions ? Utiliser les terres en jachère pour y planter des plantes riches en nectar. Et puis du côté des particuliers, il suffirait de planter dans son jardin des fleurs riches en pollen : myosotis, lavande.
Sans abeilles, plus de pollinisation, plus d'herbe, plus d'animaux. L'Homme n'aurait plus que quatre années à vivre. C'est Albert Einstein qui l'a dit.
Serais-ce la fin des fruits et légumes ?