Venetian Snares

Avant d'aborder cet album, il convient de vous en présenter l'auteur. Venetian Snares est le projet d'un seul homme, le dj Aaron Funk. Ce canadien complètement barje appartient à la scène Breakcore-Speedcore, autant dire qu'il aime quand ça s'emballe et quand ça vous agresse les noreilles!

Cela dit il a su sortir du lot en teintant son Breakcore de multiples influences, Jazz, R'n'B, Jungle et... Classique. Car c'est bien de musique classique qu'il s'agit avec Rossz Csillag Allat Született (qui signifie né sous une mauvaise étoile). Mais je vous arrête tout de suite: ce n'est pas du classique type lumineux, opératique, ici on est loin de l'envolée lyrique; il s'agit plutôt d'un requiem, une ode à l'apocalypse, aussi froide qu'envoutante. Car l'instrumentation classique de cet opus dépressif est soutenue par les beats ravageurs et torturés dont Aaron Funk a le secret.
Cet album constitue en quelque sorte la B.O. idéale d'un film muet dans lequel la conscience du protagoniste, encore plus isolé qu'un homme moderne, alternerait entre la volonté d'évasion, effrénée, et la plus sombre résignation. Une atmosphère de panique omniprésente avec en arrière fond la délivrance. Mais pas celle du salut, non, loin de là. Plutôt la délivrance d'une âme torturée qui à force de courir se retrouve au bord du précipice, et qui n'y voit alors que la portée libératrice du saut.
Et avec tous ces beats et breaks industriels qui viennent pervertir la beauté glaciale des parties instrumentales dépressives, le décor est planté: un homme sur le rebord du toit d'un immeuble gigantesque, au milieu d'une ville tentaculaire et oppressante, dont on retracerait les événements qui l'on conduit à en arriver là, et au terme de cette narration musicale, on ne souhaite nous aussi qu'une chose, le voir sauter, musicalo-métaphoriquement parlant bien sûr!

Mais je mets un terme à cette interprétation toute personnelle. Plutôt que de piètrement essayer de mettre des mots sur cette musique, je vous donne quelques liens pour vous faire votre propre film:

J'aime bien. Et tiens, certains de leurs titres sont en hongrois *.* !