Spacemen 3

Voici un petit topic sur un groupe que j'adore.

Spacemen 3, un nom mythique de la scène indé britannique des année 80. Ce genre de groupes dont le nom ne dit peut-être pas grand chose à la plupart des gens, mais dont l'influence est notable au cours des années suivant leur séparation. Nous sommes ici avant la vague Shogaze qui déferla au Royaume-Uni à la fin des années Thatcher. Car au commencement, il y avait Spacemen 3.


Nous sommes en 1982, pendant que la Dame de Fer saigne à blanc l'interventionnisme économique de l'Etat britannique et assomme les syndicats, la vague Punk et Post-Punk cherche un second souffle. Les Sex Pistols ne sont plus depuis près de 4 ans, Ian Curtis s'est suicidé en 80, les groupes du mouvement Bonehead, raciste et xénophobe, prennent de l'ampleur.

Pas mal de groupes de cette époque passent leur temps à jouer dans des pubs miteux défendant leur musique et leurs convictions tout en tentant de se faire un nom. Spacemen 3 va faire parti de ceux-là pendant presque 4 ans. 4 années laborieuse, dont on ne garde pas vraiment trace.

Le déclic viens en 1986, année du premier skeud, Sound of Confusion. Ils ne pouvaient pas trouver titre plus évocateur. Dans la plus pure veine Space Rock, le son de l'album est caractérisé par une utilisation massive d'effets en tout genre, le groupe assumant entièrement leur côté minimaliste et psychédélique. Parmi les gimmicks les plus célèbres des Hommes "space", on pourra citer “Taking drugs to make music to take drugs to” ou ce fameux "minimal is maximal". Le décors est planté.

Le succès reste somme toute relatif. Les fans sont là, les ventes, elles, restent confidentielles. Qu'à cela ne tienne, 1987 est l'année du chef-d'oeuvre (The Perfect Prescription). Le groupe Marche avec un Jesus sous ecsta, le son oscille entre une athmosphère éthérée et une tension palpable prête à tout faire sauter. On enchaîne les dates, le public s'élargit, les ennuis commencent.

Le band de Rugby repose sur deux personnalités fortes. Jason Pierce et Peter Kember se sont rencontrés en école d'art, et n'ont de cesse de se friter quand à la tournure de leur projet commun.

S'en suivent deux très bons albums. Playing With Fire (1989) est, une nouvelle fois, un titre évocateur. Les deux leaders n'arrêtent plus de se frictionner, changeant le line-up à leur guise, virant des membres, les réintégrant pour les virer à nouveau. Cette tension est à son apogé au cours de l'enregistrement de l'album suivant. Chacun travail sur ses parties de son côté, dans des studios différents. Lorsque Recurring sort en 1991, le groupe s'est déjà séparé.

Le split marque la formation de toute une nébuleuse de groupes dont chacun jouera un rôle majeur dans son genre (Spiritualized, E.A.R., Spectrum, Slipstream, The Darksides). Il intervient pile pendant l'explosion du mouvement Shoegazing portant S3 au rang de père spirituel. Spacemen 3 est mort, vive Spacemen 3 ! My Bloody Valentine sortira Loveless quelques semaines plus tard.

Oh un triangle !

Mais sinon j'aime assez, je connaissais absolument pas.

Anagram_Underscore a écrit:

Oh un triangle !

Voilà pourquoi ils se sont séparés ! Les illuminatis n'ont pas apprécié !