Daevid Allen est né en Australie en 1938, ce qui d'emblée vous pose son homme...
Il a donc aujourd'hui 70 piges. Allez dire après ça que la fumette... bref...
Il a survécu à ses groupes et hypostases les plus improbables. Le premier groupe qu'il fonde est Soft Machine...Avec entre autres Robert Wyatt, un fou génial (moi j'aime pas)
Rien que ça...Puis il re/joint (sans mauvais jeu de mot) Gong et son adorabillisssime Steve hillage dont je vous promets que vous allez réentendre parler ! Il rejoint une belle bande de Gong !
('tain, y en a deux qui suivent! )
Là, il opère une poignée de chef d'œuvres affreusement incontournables A MES YEUX; je ne prétends à aucune objectivité, j'ai un cœur moi, merde !
Dont "Angel's egg" une espèce de truc avec du bruit autour dans lequel on remarque un merveilleux flutiste: Didier malherbe (le bien nommé) et un adorabillissime guitariste, le grand , l'unique, l'incomparable Steve hillage et sa moitié Miquette Giraudy, surnommée pour la circonstance "bambaloniyoni". Et quand on sait qu'en Inde "Yoni" définit le sexe féminin, on a une idée de l'ambiance...Là, voix de sirênes perdues dans les vagues du cosmos, poésie Hippie et enfumée, guitare céleste aux envolées poudrées d'étoiles se mêlent aux "flutises" gambadantes de Didier Malherbe, et aux rimes insensées de Daevid Allen, en chef de bande cintré comme pas deux...Atmosphères camping sur Cassiopée, entre Bételgeuse et Alpha du centaure. Pourtant, au delà de l'humour, du coté bon enfant et du joyeux bordel, une chose est certaine: la musique est savante, complexe, changeante et polymorphe. On change de tempo dans le même morceau, on fait des breaks, des gags sonores, des folies. Et la technique instrumentale de chacun est incomparable.
Cependant, derrière la bonhommie apparente de l'ensemble, dans cette atmosphère de folie douce et déshinibée, ( Voyages sur la planète gong en théière volante...) une condamnation ferme et dure du matérialisme de nos sociétés se fait jour, accompagnée de l'inévitable critique de la pensée bourgeoise, le tout sur fond de religion hindoue, de yoga et de culture hippie/Soucoupes volantes.
Mais là, on y croit...
Puis Daevid, en 77, sort un album solo: " Now is the happiest time of your life". C'est avec cet album que je l'ai découvert. La richesse des compositions-simples, mais magnifiques- est incroyable. La délicatesse, la douceur, l'imagination des chansons posées sur un lit d'arpèges de guitares acoustiques, entonnées d'une voix profonde mais fragile, douce mais insistante effeuillent des poésies philosophiques, des "non sens poems" à l'anglaise, et sont comme pleines d'amour. Il y a des phrasés flamenco parfois, puisqu'à cette époque Daevid vit à Majorque. Un titre assez long et planant qui raconte un trip de méditation (!) laisse entendre le long braiement d'un âne, mais enveloppé qu'il est de nappes de harpes, cet âne devient quasiment une apparition ! Humour, intensité, sensualité ("Only make love if you want to".)déploient le charme de mélopées d'une poésie merveilleuse, candide et audacieuse, fluette mais qui a des accents tellement vénérables qu'on la croirait l'oeuvre d'un sage qui a tout vu...
Daevid ! Un "fou", mais un fou du bien...
je l'aime comme un vieil (!) ami...
merci pour lui de votre attention bienveillante !
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