Steve Hillage (part 1)

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Or donc, un beau jour (ou peut-être une nuit) je suis attablé devant un tas de temps dont je ne sais que faire, ayant décidé de donner une énième chance à cet album de malade, que je laisse s'époumonner sans vraiment l'écouter quand soudain, brutalement, un accord vient me cueillir en plein plexus solaire. D'un seul coup, la cohérence des harmonies d'une compléxité inouie et des soli d'une beauté littéralement surnaturelle m'apparait avec la force d'une faux... j'éclate en sanglots. Un univers de galaxies enroulées qui dansent dans une lumière surnaturelle au ciel d'un jardin vert et pomme et ruisseau et printemps vient de m'apparaître comme les clés de sa cellule au prisonnier désespéré !

Je ne continuerai qu'à la demande exprès des habitués de ce forum...
la suite au prochain numéro, oui ou non ?


"Qui ne dit mot consent."
Je déduis de votre silence ( ) la permission implicite de continuer
cette histoire.

Donc, ce qui m'était d'un premier abord apparu comme un vacarme chaotique prit brusquement les allures d'une fanfare divine...
Il m'avait fallu un grand nombre d'écoutes (il faut TOUJOURS insister, puisque la musique exigeante, contrairement à la musique balourde, ne révèle ses saveurs qu'après une dégustation appliquée. La bonne musique ne l'est jamais lors des premières écoutes, là où un pauvre tube produit un feu d'artifice presque aussitôt éteint, un morceau profond se révèle lentement, mais ne vieillit pas.)
Il m'avait fallu persévérer disais-je pour que l'ensemble montre sa structure, et que je sois en mesure de percevoir l'ordre et la beauté qui présidaient à l'œuvre.
Je suivais "des yeux " les volutes de la guitare, ou même des guitares, car parfois deux soli à la fois se faisaient échos, s'entrecroisaient, se mélangeaient, se poursuivaient dans l'espace sonore, produits par une virtuosité qui n'a pas son équivalent dans toute l'histoire du rock. La particularité qui rend cette musique injouable, inimitable tient à une découpe rythmique incompréhensible ( accélération progressive tout en montant le manche, effets de rebonds, de dédoublements, bouclages...et des enchaînements de modulations sur des modes variés, lydiens, phrygiens, mineurs harmoniques, de manière imprévisibles.
On a l'impression d'une succession d'apothéoses.

Une technique géniale: qu'on peut maîtriser, même si on n'a jamais joué de guitare:

On prend une tringle de métal d'environ 15 ou 20 centimêtres, lisse, que l'on place perpendiculairement aux cordes comme un archet et qu'on fait glisser JUSTE AU DESSUS DES FRETTES (entre les frettes vos notes seront fausses) de la main droite pour les droitiers, de haut en bas sur le manche. Il suffit de faire glisser cet "archet" pour obtenir un son continu qui peut ressembler à une voix de femme. Ou de sirêne...
Ce qui permet de jouer de la guitare d'une seule main...Ajouter à cela un écho, et on se croirait en présence d'un ange... Quand on fait glisser " l'archet" appuyé sur les cordes vers le haut ou le bas du manche, la modulation se fait sans cassure, en slide, et c'est superbe ! (Je soupçonne Daevid Allen d'être l'inventeur de cette technique (???) )
La plupart des nappes continues et célestes qui sous-tendent les morceaux de Steve (y compris aujourd'hui avec sa formation de trance system 7) sont obtenues de cette manière, accompagnées par des boucles de moog multipliées par des échos.
Mais c'est surtout les envolées solo qui donnent l'impression que l'on décolle dans une fusée en pleine accélération. Son style est indescriptible. L'un de mes neveu se produit en concert tous les week-end et joue pourtant du gros rock. Il me dit souvent qu'il n'a jamais rien vu de comparable à Steve Hillage en concert, même si "idéologiquement" leurs goûts s'opposent...
En découvrant ces volutes de guitare, ces rebondissements, ces éclats, ces échos, ces phrasés déliés, en formes d'entrelacs celtes, ces sonorités spatialisées, cette imagination fluide, permanente, ce flot de guitares ruisselant (Electrik Gypsies) pour la première fois de ma vie, l'idée que le réel ne se borne pas à ce qu'on en voit m'effleure. Pour créer ça, il faut que la vie ait une autre dimension. Cette pensée revêt pour moi alors le caractère de l'évidence.
"Je donnerais n'importe quoi pour avoir le son de Steve Hillage" Jeff Beck.

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(Keir, Pour le nombre de posts, c'est à moi de décider. T'arrive, tu fais ton prout de petit chef , et tu repars c'est ça ? J'obéis pas ! )

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Attention Merveille !

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