Hormone de croissance

Le nouvel Observateur 15 janvier 2009:

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La ministre de la Justice, Rachida Dati, a mis "un peu de baume au coeur" des familles des victimes de l'hormone de croissance en recevant jeudi une dizaine de représentants à la Chancellerie, au lendemain de la relaxe générale prononcée par le tribunal correctionnel de Paris dans cette affaire.
La présidente de l'association des victimes de l'hormone de croissance, Jeanne Goerrian, s'est dit "heureuse" à la sortie que "la garde des Sceaux ait pris en considération la douleur des victimes". "Elle va tout faire pour qu'un deuxième procès ait lieu très rapidement", s'est réjouie Mme Goerrian alors que le parquet a fait appel dès mercredi soir de trois des six relaxes.
L'avocat de son association, Me Bernard Fau, a évoqué "un entretien simple et chaleureux" qui a permis de "marquer la compassion du garde des Sceaux à l'égard des victimes" et de "mettre en place les dispositions pour un procès en appel le plus rapidement possible". "Une affaire comme celle-ci permettait de mieux comprendre l'étendue les réformes nécessaires pour adapter la procédure pénale aux grandes questions de santé publique", a souligné Me Fau.
"La garde des Sceaux a renouvelé aux familles sa solidarité face à leur souffrance et a assuré toute sa considération aux familles des victimes", a noté pour sa part le ministère dans un communiqué. "Rachida Dati a rappelé que le parquet de Paris a interjeté appel de ce jugement. Ce drame qui a endeuillé de nombreuses familles pourra être ainsi examiné à nouveau par la Justice", précise le communiqué.
Mme Goerrian est également revenu sur les conditions du prononcé du jugement qui n'a duré que quelques minutes sans que le président Olivier Perusset ne lise ses motivations. "Quatre mois de procès, sept mois de délibéré pour nous donner une réponse en trois minutes et quelque, c'était une véritable gifle", pour Mme Goerrian, estimant que cela a "rajouté du drame au drame".
Mercredi, le tribunal correctionnel de Paris a relaxé les six médecins et pharmaciens poursuivis pour "homicides involontaires" et "tromperie aggravée" dans l'affaire dite de l'hormone de croissance. Provoquant la colère des familles de victimes, il a estimé qu'en l'état des connaissances médicales de l'époque, les scientifiques ne pouvaient avoir conscience d'un risque de contamination des patients par la maladie de Creutzfeldt-Jakob (MCJ) qui a provoqué la mort d'au moins 114 personnes.
Dans la soirée, le parquet a annoncé qu'il faisait appel de la relaxe de Fernand Dray, Marc Mollet et Elizabeth Mugnier dont il avait réclamé la condamnation à des peines de prison avec sursis."

Une affaire que je ne suivait pas forcément, à l'époque je me disais, que ces medcins iraient en prison sans aucun doute, ce matin je lis ça et je suis vraiment écoeurée... Y'en a qu'on met en prison pour avoir volé un scooter, ou pour une giffle.... Je ne sais pas trop ce qui s'est exactement ce qui s'est passé entre les parents des morts et les medcins, mais si on peut tuer tout le monde avec de nouvelles potions magiques en se protégeant par de l'ignorance du dangez ça me parait trop facile.

Je peux t'en parler de manière toute simple :
étant pas très grand, entre l'âge de 11 et 15 ans j'ai fréquenté les services des docteurs incriminés (notamment le docteur garnier et job) qui me suivaient tous les trimestres environ. On m'a proposé de l'hormone de croissance à cette époque -et heureusement qu'après refléxion, j'ai refusé, sinon j'aurais le cerveau spongiforme à l'heure qu'il est ... Bon le mauvais côté c'est que j'ai beau être vivant, je suis petit, et c'est pas toujours facile parce que les gens sont cons, mais bon.

donc pour résumer : les enfants qui ne produisent pas assez d'hormone de croissance, on leur propose de faire des injections de cette hormone afin de favoriser le développement de leur squelette et leur garantir une courbe de croissance plus proche de la normale.
Or à cette époque (jusqu'à la fin des années 80 en fait), on ne savait pas synthétiser l'hormone de croissance. On utilisait donc une hormone d'origine naturelle, concentrée dans la glande pituitaire du cerveau. L'opération pour en recueillir consistait à récupérer cette glande dans la boîte crânienne de cadavres fraichement arrivés à l'hosto. L'ennui, c'est qu'au lieu de faire cela correctement avec un vrai suivi, la société fondée par les médecins spécialisés dans la croissance (france hypophyse si mes souvenirs sont bons) employait des étudiants en médecine novices, sommairement formés, et les glandes n'étaient pas ou mal contrôlées après avoir été recueillies. Beaucoup arrivaient en mauvais état, avec des tissus nécrosés. Mais on les employait quand même, et on injectait l'hormone à risque à des enfants et des adolescents non informés des risques que cela représentait.

Résultat, dix à vingt ans après, des tas de jeunes atteints d'une maladie de creutzfeld jakob très précoce, du à l'injection d'hormones de croissance contaminée.
Fort heureusement depuis, la synthèse de cette hormone en labo est devenue la règle, et du coup cette horreur a été limitée dans le temps.
Mais pour tous ces gens qui n'ont pas été mis au courant des risques , quelle justice ?

Cette affaire soulève plusieurs problèmes : pourquoi pas plus de contrôle sur la récolte de cette hormone ? une histoire de coûts ? de temps ? Pourquoi aucune information sur la source de cette hormone donnée aux parents des adox concernés ? Pourquoi avoir continué à recueillir les glande pituitaires sur des morts alors qu'il était déjà possible (quoique très cher) de synthétiser l'hormone de croissance ?

les noeuds du problème sont assez complexes, mais dans l'ensemble cela ressemble pas mal à l'affaire du sang contaminé : on aurait pu faire plein de choses simples pour éviter tout cela, et rien n'a été fait.

Je n'ai pas un avis inébranlable, mais je pense qu'en tant que victime, j'aurais aimé que quelqu'un paie, mais en fait, c'est tout un système qui va rester inchangé et conduire à d'autres horreurs dans le futur.
Non, ce n'est pas vraiment optimiste.

Ca me dégoute. Moi aussi je suis ptite et j'assume

c'est dur pour les familles de ceux qui en sont mort, mais imagine ceux qui ont entre 29 et 35 ans et qui se disent depuis une dizaine d'années : peut être que d'ici 3 à 6 mois mon cerveau va graduellement cesser de fonctionner, l'encéphalie spongiforme va détruire l'être humain que je suis, et je n'ai aucun moyen de le savoir...
J'avoue que j'aimerais pas avoir à vivre avec ça.

C'est clair, ça doit être frustrant, le pire ce que tu ne peux rien faire je crois qu'il n'y a pas de médicaments pour ça. Tu l'attends ta maladie.... Je comprend la colère des familles, et je ne comprend pas la décision de Justice, de plus, si les médcins étaient de bonne foi.....

Personne n'est parfait.
Indulgence.

X gros a écrit:

Personne n'est parfait.
Indulgence.

ah mince, je viens de tuer quelqu'un.
mais comme personne n'est parfait, c'est bon, je vais être acquitté.