Né par erreur le soir du 19 février 1983 à l'Usine Pali-Kao pour enterrer les expériences passées, le duo composé de François et Loran entre en scène pour un unique concert, baptisé pour l'occasion Bérurier Noir.
Nouveaux horizons... le duo de base invente le concept "Théatre de Force" pour s'imposer en tant qu'unité mobile de guérilla musicale. Masques à l'appui, attitudes expressives et hurlements, le duo prend d'assaut la rue, puis les squatts et les scènes en martelant ses hymnes aux accents burlesques et offensifs. Les galettes aux titres explicites se suivent et infligent des séries de coups de pieds dans le système. Nada (1983), Macadam Massacre (1984), Concerto pour Détraqués (1985), Joyeux Merdier (1986), Abracadaboum (1987), Ils veulent nous tuer (1988), Souvent fauché toujours marteau (1989). L'ensemble des morceaux forment une chamarrure déjantée d'hymnes tendus, abrasifs et polissons. Dérisions amères, faits-divers crapuleux et pétulance rageuse sont au rendez-vous. Le groupe organise sa vendetta sociale.
Dynamitage des rythmiques, pyrotechnies des thèmes, insolence et dérision, le duo transformé en "Troupeau d'Rock" en 1986, composé des deux Tontons (Laul et Helno), des deux Titis et de François et Loran, s'impose par son "énergie de la dernière chance" à travers toute la France et au Québec. Sa boite à rythmes martèle les esprits des Petits Agités et d'une génération perdue. Par la force vitale, le groupe fidèlise massivement un public de plus en plus varié, s'investissant dans des concerts-évenements au profit de causes sociales et humaines à la dérive. Le rêve bérurier affiche sa volonté de rassembler une génération de cas sociaux et d'unifier une jeunesse en mal d'idéaux... La liberté s'organise et se répand.
En 1987, miné par des conditions de survie précaires, le groupe entame une "grève bérurière", annule une série de concerts et perd deux de ses membres. Loran et François, noyau dur, relèvent la tête et s'appuie sur le public pour rebondir en créant le bulletin d'info officiel du groupe "Le Mouvement d'la Jeunesse". Cet effort athlétique conduit les Bérus au Zénith le 3 mars 1988 pour un concert mémorable à prix cassé. Explosant les normes de sécurité, 6800 agités battent un sabbat rock'n roll, ébouriffage, frondeur et musical avec graffiteurs, magicien, acrobates... Le 20 avril 1988, Bérurier Noir se voit décerner le "Bus d'Acier", prix qu'il refuse dans un chaos spontané.
A partir de janvier 1989, Bérurier Noir se structure en un troupeau d'rock élargi englobant 13 personnes sur scène et sur la route. Cet ultime effort constitue de fait la tournée d'adieu du groupe. L'album Souvent fauché toujours marteau, accouché au forceps, voit le jour en octobre 1989 et le groupe désireux de devenir totalement autonome quitte Bondage Records non sans perte et fracas. A bout de souffle, le groupe prend la décision de disparaitre en apothéose ! Trois concerts-suicide enflamment l'Olympia les 9, 10 et 11 novembre 1989 pendant que le mur de Berlin s'effondre sous les coups de pioche libérateurs. Pied de nez... pour "fêter les dix ans d'la mort", le groupe sort en 1999 une compilation de 21 titres remasterisés dans un digipack grouillant de clowns désespérés.
Depuis sa dissolution inattendue, Bérurier Noir ne cesse de hanter ces limbes séculiers où se forgent les légendes. Disparu et devenu mythique malgré lui, il continue à marquer les esprits d'une jeunesse rebelle en quête de liberté. A la fois prince et martyr, en sept ans, le groupe a dynamité les obstacles et répandu l'enthousiasme. Les Bérus s'inscrivent comme les seuls en France à avoir ouvert la voie pour un rock intègre, un Macadam Circus éclaté en marge des circuits commerciaux, sans concession. Groupe illégal sans filets, ni pare-avalanches, Bérurier Noir reste d'une saine nécessité, d'un paganisme fortifiant, impudent, imprudent et spontané mais toujours irréductible, authentique et dérangeant.
Comme tout le monde j'ai commencé à écouter les Bérurier Noir quand j'étais au collège et ils m'ont accompagnés pendant de longues années. Il m'arrive encore d'écouter certaines chansons, notamment Soleil noir que j'aime beaucoup :
Tsss ! & comment pouvez vous continuer de vous regarder dans la glace après un tel oubli ?! Héhé, heureusement que j'suis là ! Les Bérus, c'est... incontournable ! ^^ .
Mais c'est vrai que personnellement, un mec comme Ingwie Malmsteen qui est, certes, un superbe technicien mais qui fait des soli continuels de 5 minutes m'a toujours fait bailler.
Bla bla bla! Y'a pas besoin d'avoir une technique de ouf pour faire des trucs qui déchirent.
La technique, m'en tape complètement. Même avec deux accords, une chanson peut dégager une ambiance incroyable ! C'est plutôt la "naïveté" de certaines paroles...tout cela a bien vieilli !
Leurs lives sont puissants ; certains textes ne me parlent pas spécialement, mais les autres comme le 'manifeste', 'deux clowns', 'soleil noir' ou ''vivre libre ou mourir' sont très bon! Et de les voir jouer un 'vive le feu' avec leur spectacle de feu...franchement chapeau pour leurs prestations en général.
kyungjin Prononcez "kyungjin"
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Sujet: Re: Berurier Noir [*] Ven 7 Oct 2011 - 23:45
Je les avait découvert au lycée avec concerto pour détraqués, belle claque J'ai découvert il y a très peu leur dernier album "invisible" sortie en 2006 (j'aime ma médiathèque ) Je trouve qu'ils ont gardé la même authenticité et la même rage. Même si certains morceaux sont musicalement plus posés, comme "la pluie" posté précédemment ou "liberté" que j'aime beaucoup