"La plupart des adultes peuvent rester attentifs pendant 45 minutes. Mais cela requiert de l'entraînement." (Robert Fripp)
"On voit mal comment prétendre le contraire : King Crimson est un groupe sérieux. Très sérieux même. Tellement sérieux qu'ils ont beaucoup réfléchi et, se faisant, insufflé pas mal d'innovations au rock. Des innovations telles qu'écrire leur bio relève du challenge : nombreux sont les fans qui vous attendent au tournant si vous ne mentionnez pas les influences kirghizes d'Adrian Belew, l'intérêt de Robert Fripp pour le Tibet médiéval ou le concert essentiel que leur cinquième batteur a fait avec son deuxième groupe de jazz à Montreux en 1987, sous les applaudissements de la femme de Monsieur le Maire... Que voulez-vous, on n'a pas des métiers faciles!
Pour dire les choses rapidement, c'est en 1969 que se forme King Crimson, autour dudit Robert Fripp, jeune guitariste passionné de free-jazz, de pop et de tout ce que les internautes voudront bien préciser. Il comprend aussi Greg Lake (basse et chant), Ian McDonald (claviers et instruments à vent), Michael Giles (batterie) et le parolier Peter Sinfield, suppôt déclaré de JRR Tolkien et Philip K Dick. Tout ce beau monde réunit ses talents pour enregistrer, la même année, "In The Court Of The Crimson King", chef d'oeuvre qui - malgré son affreuse pochette - aura de multiples retombées. La violence inouïe de"21st Century Schizoïd Man", entre Charles Mingu et Led Zeppelin, en fera un morceau culte pour hard-rockeurs littéraires, Blue Oyster Cult en tête. "Moonchild" et "I Talk To The Wind", deux élégantes ballades, séduiront les esthètes de l'electro baroque (Mellow, Waldeck). Quant à "Epitaph" et "In The Court Of The Crimson King", elles s'imposent, par complexité et leur imaginaire fantastique, comme des pierres angulaires du rock progressif, dont s'inspireront Genesis, Yes ou Pink Floyd.
Le groupe gagne immédiatement une de ses caractéristiques : l'instabilité permanente. Dès la fin de l'année, Lake part fonder le trio Emerson, Lake And Palmer, puis c’est McDonald qui s'en va (on le retrouvera au sein Foreigner), bientôt suivi de Giles. "In The Wake Of Poseidon" (1970), réalisé en plein courant d'air, en pâtit forcément... Munie de nouveaux membres (Gordon Haskell, Mel Collins, Andy McCullough), la bande à Fripp parvient pourtant à rebondir et enregistre, toujours en 1970, l'album "Lizard", qui tranche avec les épisodes précédents. L’ambiance est plus nettement jazzy et les compositions encore plus tortueuses, avec une longue suite éponyme, sur laquelle Jon Anderson donne de la voix, et quelques expériences bruitistes intéressantes. Bien que des morceaux comme "Cirkus" demeurent immédiatement accessibles, le grand public passe son chemin et King Crimson devient un groupe d'aficionados, jouant ce qu’on pourrait appeler « une musique de musiciens »... Et ce statut n'a guère évolué.
Les disques suivants ("Islands", "Lark’s Tongue In The Aspic", "Starless And Bible Back") voient le groupe abandonner ses ambitions jazz-rock et son imaginaire fantastique, Sinfield quittant le groupe en 1971. Si les bons morceaux, comme "The Great Deceiver" ou "Easy Money", ne manquent pas, ce n'est qu'avec "Red", en 1974, que King Crimson attire à nouveau l'attention des médias. Réduit au trio Fripp, John Wetton (futur chanteur des épouvantables Asia) et Bill Bruford (le virtuose batteur de Yes), il dénude à l’extrême sa musique , puisant son inspiration chez les minimalistes américains : Philip Glass, Terry Riley ou Steve Reich. Se faisant, il préfigure l’évolution que connaîtra le rock au moment de la new wave... mais n'attire pas un large public pour autant.
Une dissolution interrompt fatalement cette aventure en 1975, et Fripp entame alors une prestigieuse - bien que discrète - carrière de roi pourpre du studio. Artisan d'une musique très étrange dans son duo avec Brian Eno, il offre à de nombreux artistes son jeu d'ascète virtuose : David Bowie (pour « Heroes », en 1977), Peter Gabriel, etc.
Après la bataille punk, King Crimson annonce cependant une reformation surprise en 1981 avec le chanteur et guitariste Adrian Belew (ancien camarade de Bowie), le bassiste Tony Levin (futur inséparable de Gabriel) et le fidèle Bill Bruford. Miraculeusement, le groupe parvient à enregistrer trois albums en conservant ce même line-up (" Discipline", "Beat" et "Three Of A Perfect Pair"), avant de se dissoudre à nouveau en 1984. Toujours aussi exigeante, la musique y poursuit la voie répétitive et agressive de "Red", mais le chant déchiré de Belew apporte une sensibilité bienvenue. Ainsi, des morceaux comme "Frame By Frame", "Heartbeat" ou le très beau "Matte Kudasai" rajeunissent le groupe, en le plaçant sur le même terrain que les Talking Heads ou XTC.
Les musiciens consacrent alors dix ans à jouer du jazz, de la musique concrète et même de la pop, en solo ou au sein de très discrètes formations, avant de se re-reformer en 1994. Plus ardues que jamais, leurs compositions tiennent compte des apports de l’electro. Sous cette nouvelle incarnation, King Crimson possède deux albums à son actif : "Thrak" (1995) et "ConstruKction of Light" (2000) ainsi qu’une insondable flopée de rééditions, de lives et de projets underground intitulés "ProjeKcts". Tout cela est très intéressant, mais de toute évidence, seuls les mordus parviiennent à s'y repérer. Cédant à une habitude tenace, Bill Bruford et Tony Levin ont quitté le groupe avant la sortie de "ConstruKction Of Light". Bruford a plein de projets et participe régulièrement aux "reunion concerts" de Yes, avec les douze autres anciens membres du groupe. Levin, lui, joue de la basse pour Gabs et ne s'est toujours pas rasé la moustache."
Vous l'aurez compris....c'est un copié/collé www.fluctuat.net. C'est plutôt rare venant de moi, mais je ne pense pas avoir suffisament de connaissances annecdotiques sur ce groupe pour en faire moi même la bio...laissons les pro faire le boulot !! ^^
VIDEOS
Epitah (In the court of the Crimson King 1969) [vidéo amateur plutôt sympa]
[b]
Fallen Angel (RED 1974)
Circus (Lizard 1970)
DISCOGRAPHIE
In the Court of the Crimson King(1969)
In the Wake of Poseidon (1970)
Lizard (1970)
Islands (1971)
Larks' Tongues in Aspic (1973)
Starless and Bible Black (1974)
Red (1974)
Discipline (1981)
Beat (1982)
Three of a Perfect Pair (1984)
THRAK (1995) The ConstruKction of Light (2000)
The Power to Believe (2003)
Dernière édition par Anagram_Underscore le Sam 11 Déc 2010 - 22:26, édité 1 fois
V TROLL/FLOODEUR
Nombre de messages : 83 Age : 38
Sujet: Re: King Crimson [*] Sam 16 Aoû 2008 - 0:01
Leur premier albun est ennorme ! C'est le seul que j'ai écouté, mais je vais essayer de changer cela ! Epitath est un trés beau morceau.
A.H. Admin
Nombre de messages : 10610 Age : 36
Sujet: Re: King Crimson [*] Sam 16 Aoû 2008 - 0:19
juste un conseil, écoute "Red" !!!!
V TROLL/FLOODEUR
Nombre de messages : 83 Age : 38
Sujet: Re: King Crimson [*] Jeu 21 Aoû 2008 - 14:17
C'est fait !!
ENNORME!^^
Invité Invité
Sujet: Re: King Crimson [*] Dim 12 Sep 2010 - 3:41
Plus aucune de tes vidéo ne passe Anagram ! Par contre pour le topic, tu aurais pu écrire un petit truc toi-même car le gros pavé, bah ça sera sans moi ! Même si parler de King Crimson n'est pas forcément chose aisée (et du rock progressif en général).
Tout comme V, je ne connais qu'un seul album de King Crimson, à savoir le monstrueux In the court of the Crimson King (c'est à dire leur premier album sorti en 1969). Une pochette devenue culte qui attire tout de suite l'attention. Seulement 5 titres mais des titres qui s'allongent inexorablement, allant jusqu'à dépasser les 10 minutes avec Moonchild (12'12). On commence par un titre complètement barré influencé par le jazz (21st century schizoid man including Mirrors), puis une ballade tout en délicatesse avec flûte traversière intégrée (I talk to the wind), on poursuit avec un "slow" monstrueux (Epitaph, including March For No Reason and Tomorrow and Tomorrow), on continue tout en douceur avec Moonchild including The Dream and The Illusion qui se prolonge en expérimentation et on finit par l'hymne de l'album appuyé par un mellotron dévastateur.
A.H. Admin
Nombre de messages : 10610 Age : 36
Sujet: Re: King Crimson [*] Dim 12 Sep 2010 - 12:24
Putain, la loose, pourquoi ils ont désactivé toute les vidéos ?!!! Sinon, je me sentais pas d'écrire moi-même leur biographie, je suis pas une encyclopédie vivante de la musique hé ! ^^
Invité Invité
Sujet: Re: King Crimson [*] Dim 12 Sep 2010 - 12:49
Tu peux mettre une petite biographie de l'artiste (juste pour se donner une idée) et ensuite dire ce que tu connais du groupe, tes impressions (ça c'est beaucoup plus intéressant à lire).
Adri
Nombre de messages : 113 Age : 34
Sujet: Re: King Crimson [*] Dim 12 Sep 2010 - 20:56
Yeaaaaaaaaaaah ! Je connais depuis quelques mois grâce à mon père, et je suis comblé. Des compos assez longues mais qui passent comme des lettres à la poste tellement on ne s'y ennuie pas.
Invité Invité
Sujet: Re: King Crimson [*] Ven 19 Nov 2010 - 15:20
Anagram_Underscore a écrit:
juste un conseil, écoute "Red" !!!!
Je crois qu'il va falloir un jour que je m'intéresse à cet album vu qu'on me l'a souvent conseillé ! Mais trop de cds à chopper...
Invité Invité
Sujet: Re: King Crimson [*] Dim 20 Mar 2011 - 18:46
Depuis j'ai choppé Red, il est excellent mais pas aussi bien que leur premier album qui est lui totalement culte.
Sunshine7
Nombre de messages : 82 Age : 55
Sujet: Re: King Crimson [*] Sam 26 Mar 2011 - 11:13
voilà ce que j'appelle une bonne utilisation de la flûte traversière:
Adarkar
Nombre de messages : 505 Age : 32
Sujet: Re: King Crimson [*] Sam 26 Mar 2011 - 17:05
King Crimson ou le roi Pourpre pour les nazes en anglais. Le combo cultissime du rock prog, In the Court of King CVrimson mais aussi (et surtout pour moi) Discipline sont des imperatifs dans toute discothèque idéale... remarque Larks Tongues in Aspic est tout aussi bon que les albums précités.
Ce qui me scie à chaque fois que j'écoute ce groupe, c'est le nombre d'années d'avances qu'ils avaient par rapport aux groupes de l'époque ! Malheureusement leurs dernières sorties sont loin d'etre géniales (The Construkction Of Light est une bouse faut le dire !)
BlackRose
Nombre de messages : 286 Age : 42
Sujet: Re: King Crimson [*] Dim 17 Avr 2011 - 0:07
'Discipline' m'a un peu dérangée au début. Je vais l'écouter à nouveau.
et c'est ce morceau là qui m'a fait bizarre au début:
D'ailleurs dans ce morceau le clavier me fait penser au chant du morceau de Magma, Earth, de l'album 'Offering'.
Keagan Admin
Nombre de messages : 12008 Age : 36
Sujet: Re: King Crimson [*] Dim 17 Avr 2011 - 0:35
En ce moment c'est celle-là qui m'émeut:
Je l'écoute tout les soirs pour m'endormir. Mais en général, j'aime beaucoup King Crimson.
BlackRose
Nombre de messages : 286 Age : 42
Sujet: Re: King Crimson [*] Dim 17 Avr 2011 - 0:43
Je vais m'y mettre à Red aussi!
Marco
Nombre de messages : 14 Age : 37
Sujet: Re: King Crimson [*] Mer 4 Mai 2011 - 23:22
A part le personnage de Robert Fripp que je n'aime pas trop, difficile de ne pas reconnaître qu'il est un génie, et que son groupe (autant que ses collaborations avec Peter Gabriel, ses albums solo) témoigne de cette réussite. Je ne connais pas tout de King Crimson, mais In the Court of the Crimson King, Starless and Bible Black, ainsi que The Power to Believe sont excellents. In the Wake of Poseidon, Lizard (très difficile d'accès) et The Construkction of Light sont très bons aussi. Il n'y a que Islands qui m'ait déçu pour le moment, à cause du sax trop présent. Le reste, je ne connais pas encore.
Adarkar
Nombre de messages : 505 Age : 32
Sujet: Re: King Crimson [*] Jeu 5 Mai 2011 - 20:03
Marco a écrit:
In the Wake of Poseidon, Lizard (très difficile d'accès) et The Construkction of Light sont très bons aussi.
Désolé d'etre aussi sec mais je me souvient de cet album comme d'une sombre merde ! C'est un pastiche de larks tongues sans le génie et les envolées barrées.
Marco
Nombre de messages : 14 Age : 37
Sujet: Re: King Crimson [*] Jeu 5 Mai 2011 - 21:24
A part "ProzaKc Blues" qui me laisse dubitatif, je n'ai pas été gêné par quoi que ce soit sur ce disque. Mais c'est peut-être parce que je n'ai pas écouté Larks' Tongues in Aspic.