« Jean dégage une énergie électrique dès qu’il rentre dans une pièce il remplit l’espace » c’est ainsi que commence le portrait de Tinguely brossé par Niki de Saint-Phalle. Quel que soit l’endroit où se manifeste sa personnalité d’artiste, on a le sentiment d’être en présence d’un tempérament dynamique et imprévisible, qui cherche l’échange, la communication, et exige de ses partenaires une faculté d’adaptation et un désir de participation permanents. Ne devrait-on pas réfléchir, en ce qui concerne Tinguely, dans le sens où le fit le Financial Times à propos de l’exposition de Venise : « Assurément tout cela est animé par plus d’un souffle démoniaque, bien que nous gardions calmement les doigts croisés… Et au-delà de toute la drôlerie de l’ensemble et du raffinement spirituel de la mécanique, on peut y découvrir une gaîté plus sombre qui s’apparente au désespoir. Ses machines fonctionnent merveilleusement bien, mais elles ne produisent rien, et c’est à nous de déchiffrer leurs messages sombres et ambigus. »
Un univers qui contrastait et qui se complétait avec celui de Niki de Saint Phalle qui est beaucoup plus coloré et avec des formes plus généreuses...j'adore son oiseau de feu, oeuvre de Stravinsky (contrairement aux engrenages bruts de chez Tinguely). A voir bien évidemment leur fontaine Stravinsky derrière Beaubourg. Mais la fontaine aurait besoin d'un petit coup de jeunesse !