Céline : Louis Ferdinand Destouches

Louis Ferdinand Destouches, plus connu sous son nom de plume Louis-Ferdinand Céline (prénom de sa grand-mère et l'un des prénoms de sa mère), généralement abrégé en Céline (1894 – 1961), est un médecin et écrivain français, le plus traduit et diffusé dans le monde parmi ceux du XXe siècle après Marcel Proust.

Sa pensée nihiliste est teintée d'accents héroïcomiques et épiques. Controversé en raison de ses pamphlets contenant des propos antisémites, il n'en demeure pas moins un des plus grands écrivains de la littérature française du XXe siècle. Il est le créateur d'un style qui traduit toute la difficulté d'une époque à être et à se dire et qui exprime sa haine du monde moderne. Il est aujourd'hui considéré comme l'un des plus grands prosateurs de son temps, aux côtés d'autres connaisseurs de l'absurdité humaine comme Sartre, Albert Camus et Beckett.

Je chercherai dans mes affaires de 1er, le texte que j'ai eu de Céline, ceux qui ne connaissent pas pourrons voir comme c'est... Gaie :geek:
Demain...

J'attend avec impatience...

Céline.... alala

Qu'est ce que j'ai pu le lire ce monsieur. Enfin, c'est ma prof de français qui adorait son style....
Je trouve que c'est hyper drôle à lire. C'est vraiment pas gai du tout, mais la manière, très délurée, très détachée et très orale m'a bien fait accrocher.

Mais bon.... je 'y passerai pas mes journées dessus.... loin s'en faut.

Bah tiens, metal.. Il te resterai pas un texte de ce monsieur ? Tu ne pourrais pas en scanner un bout, me l'envoyer et j'me ferais chier à tout le retranscrire ? xD

Histoire que Keir voie ce que c'est...

Noumenie a écrit:

Bah tiens, metal.. Il te resterai pas un texte de ce monsieur ? Tu ne pourrais pas en scanner un bout, me l'envoyer et j'me ferais chier à tout le retranscrire ? xD

Histoire que Keir voie ce que c'est...

ma troisième est loin tu sais (et oui, on lisait ça en troisième).... mais je vais chercher!

Wahéé je t'aime Patronne

je sais, il le faut !




Avec e-book tu trouve toujour ton bonheur ! ^^

C'est vrai que son syle est bien. Dommage qu'il aie tourné collabo etc.

Mais bref, ça n'empeche pas d'apprécier son style.

Ouais, 'fin j'crois pas que ce soit le plus important. C'est juste un bon argument pour les faibles d'esprits et ses détracteurs (ses détracteurs faibles d'esprits ?).
Pour le peu que j'en ai lu, je n'ai jamais eu l'impression que ses idées politiques aient perturbés ses oeuvres.

Oui c'est bien pour ça que je dis que ça n'empêche pas d'apprécier son style.

Et toc !

UP avec un extrait du Voyage au bout de la nuit que je trouve très émouvant (Bardamu qui est en Afrique se rend compte qu'Alcide, un homme qu'il méprisait reverse en réalité tous les petits bénéfices de ses activités à une petite fille malade en France):

Citation :

Je me suis mis à le regarder de bien plus près Alcide, à mesure qu'il s'avouait sa faute de ne pas être assez généreux, avec sa petite moustache cosmétique, ses sourcils d'excentrique, sa peau calcinée. Pudique Alcide! Comme il avait dû en faire des économies sur sa solde étriquée... sur ses primes faméliques et sur son minuscule commerce clandestin... pendant des mois, des années, dans cet infernal Topo!... Je ne savais pas quoi lui répondre moi, je n'étais pas très compétent, mais il me dépassait tellement par le cœur que j'en devins tout rouge... A côté d'Alcide, rien qu'un mufle impuissant moi, épais, et vain j'étais... Y avait pas à chiquer. C'était net.
Je n'osais plus lui parler, je me sentais soudain énormément indigne de lui parler. Moi qui hier encore le négligeais et même le méprisais un peu, Alcide.
"Je n'ai pas eu de veine, poursuivait-il, sans se rendre compte qu'il m'embarrassait avec ses confidences. Imagine-toi qu'il y a deux ans, elle a eu la paralysie infantile... Figure-toi... Tu sais ce que c'est toi la paralysie infantile?"
Il m'expliqua alors que la jambe gauche de l'enfant demeurait atrophiée et qu'elle suivait un traitement d'électricité à Bordeaux, chez un spécialiste.
"Est-ce que ça revient, tu crois?..." qu'il s'inquiétait.
Je l'assurai que ça se rétablissait très bien, très complètement avec le temps et l'électricité. Il parlait de sa mère qui était morte et de son infirmité à la petite avec beaucoup de précautions. Il avait peur, même de loin, de lui faire du mal.
"As-tu été la voir depuis sa maladie?
- Non... j'étais ici.
- Iras-tu bientôt?
- Je crois que je ne pourrais pas avant trois ans... Tu comprends ici, je fais un peu de commerce... Alors ça lui aide bien... Si je partais en congé à présent, au retour la place serait prise... surtout avec l'autre vache..."
Ainsi, Alcide demandait-il à redoubler son séjour, faire six ans de suite à Topo, au lieu de trois, pour la petite nièce dont il ne possédait que quelques lettres et ce petit portrait. "Ce qui m'ennuie, reprit-il, quand nous nous couchâmes, c'est qu'elle n'a là-bas personne pour les vacances... C'est dur pour une petite enfant..."
Évidemment Alcide évoluait dans le sublime à son aise et pour ainsi dire familièrement, il tutoyait les anges, ce garçon, et il n'avait l'air de rien. Il avait offert sans presque s'en douter à une petite fille vaguement parente des années de torture, d'annihilement de sa pauvre vie dans cette monotonie torride, sans conditions, sans marchandage, sans intérêt que celui de son bon cœur. Il offrait à cette petite fille lointaine assez de tendresse pour refaire un monde entier et cela ne se voyait pas.
Il s'endormit d'un coup, à la lueur de la bougie. Je finis par me relever pour bien regarder ses traits à la lumière. Il dormait comme tout le monde. Il avait l'air bien ordinaire. Ça serait pourtant pas si bête si il y avait quelque chose pour distinguer les bons des méchants.

Un passage absolument magnifique qui me serre le cœur à chaque lecture. Je vous l'ai recopié bien amoureusement des pages 159/160 de mon folio.

Z'en pensez quoi?

Oui c'est touchant, et j'aime beaucoup la façon dont c'est écrit et la petite phrase à la fin.

Pour la petite histoire, il faut savoir que Céline a fui le pays en 1944 non par envie de déserter, mais par souhait de se protéger. Ayant connu la première guerre mondiale, il a rejeté toute idée d'une seconde bataille aussi destructrice. Il me semble avoir lu qu'il s'en était d'ailleurs entretenu avec le gouvernement de l'époque, en expliquant que ces quatre années de lutte avaient affecté le pays, & l'avait infirmé lui-même (puisqu'il s'est retrouvé avec un tympan abimé à la suite d'un combat armé). L'Occupation ayant été décidée, il a choisi de fuir la France pour se rendre à Berlin, peut-être uniquement pour mieux se rallier à la cause des mouvements nazi, ou, comme je le pense, pour affirmer son désaccord total & irrévocable envers les proportions prises par la guerre.
Concernant son style littéraire, il est pour moi un vrai renouveau du genre. A l'époque où le langage était soigné, drapé, châtié, il a semblé rejeter toutes formes de contraintes stylistiques. Les mots employés n'ont rien d'extraordinaire en eux-mêmes, mais l'émotion qui en ressort est incomparable.

Joyce a écrit:

C'est vrai que son syle est bien. Dommage qu'il aie tourné collabo etc.

Mais bref, ça n'empeche pas d'apprécier son style.

Ouais, c'est vrai que beaucoup ressortent ce genre d'arguments, mais juger un auteur sur cinq malheureuses lignes ou sur deux bouquins, m'ouais quoi. Cela n'enlève selon moi rien au talent et au génie dont il tartinait ses oeuvres, et c'est toujours un grand plaisir à lire et à relire. C'est poignant tout en étant quelquefois humoristique dans la tournure de phrases. J'aime ce renouveau du genre, cette expression artistique un peu déjantée et originale (très décalée pour l'époque).

Ouais, ça n'enlève tellement rien au talent que c'est un de mes auteurs favoris

Donc ça nous fera au moins un point commun (parmi tant d'autres ?)