Naked City

Naked City est un groupe expérimental, mélangeant le free jazz, la musique contemporaine et les sonorités de metal extrême. On trouve John Zorn au saxo alto, Bill Frisell à la guitare, Wayne Horvitz aux claviers, Fred Frith à la basse, Joey Baron à la batterie et Yamataka Eye au chant.

Le groupe n'a pas duré très longtemps (1988-1993) mais en 5 ans, il a sorti pas moins de 7 albums.
Le premier album éponyme est assez classique. Il n'est pas le plus expérimental. Sa double pochette représente d'un côté un dessin de Suehiro Maruo qui représente une fille qui a un serpent qui rentre dans un oeil, dans son nez et dans sa bouche. On trouve d'autres dessins du mangaka bourrin dans le livret. L'autre pochette c'est cette fameuse photographie de Weegee qui montre les bas-fonds de New York. Je pense que c'est un bon album pour rentrer dans l'univers du groupe. A noter des reprises des bo du clan des siciliens, de Chinatown et de James Bond.
Il n'est donc pas étonnant que Naked City ait été une influence majeure pour Mike Patton et son projet Fantomas, surtout dans sa capacité à revisiter les grands thèmes du cinéma.
Le second album, Torture garden pousse le bouchon plus loin encore. 42 titres très courts pour 26 minutes de folie. Dans le même morceau, ça passe du bebop au jazz, en passant par le surf ou le grindcore.
Michael Haneke a utilisé au moins un morceau de cet album pour son film Funny games. Il s'agit de Bonehead. Un titre complètement hystérique. Le chant de Yamataka Eye reprenant le cri déchirant du saxo de Zorn.
Le troisième album de Naked City que je connaisse, c'est Leng Tch'é qui est l'inverse de Torture garden. Il s'agit d'un seul morceau de 31 minutes qui s'inspire d'une technique de torture chinoise. A l'image de sa pochette (un gars qui se fait découper vivant), on ressent toute la douleur du monde (et je ne dis pas ça à la légère). Rarement écouté un album qui mettait autant mal à l'aise (la palme revenant peut être à un autre album de Zorn, en l'occurence Kristallnacht qui parle comme son nom l'indique de la nuit de cristal).
Je ne connais pas les autres albums. Je sais juste que dans le dernier, Absinthe, on ne retrouve pas le chanteur hardcore Yamatsuka Eye. Naked City part dans une ambience tout autre, à la limite de l'ambient.

Wah! C'est pas courant comme courant. il faut un peu de temps pour s'adapter mais une fois dedans on se laisse bien porter. C'est étonnant la façon dont ils jouent sur scène : le saxophoniste dirige les autres comme un chef d'orchestre. On se demande quelle est la part d'écriture et la part d'impro. J'aime bien.

Wah ! Terrible ! J'adore ! Merci pour le partage.

John Zorn = génie. (et un génie qui sais s'entourer)