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 Un Oeil Vers la Lune - Chapitre 3 (et dernier)

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Keagan
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Keagan


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Un Oeil Vers la Lune - Chapitre 3 (et dernier) Empty
MessageSujet: Un Oeil Vers la Lune - Chapitre 3 (et dernier)   Un Oeil Vers la Lune - Chapitre 3 (et dernier) Icon_minitimeMar 19 Fév 2013 - 4:48

Maintenant, je vais me pencher sur une question qui m'a taraudé l'esprit pendant des années. Une question récurrente lorsqu'il s'agit de la Lune, une question qui a inspiré quelques films catastrophes, comme le truculent Impact (2009).
Cette question la voici :


III – Et si la Lune Nous Quittait ?


Quelles seraient les conséquences d'une disparition – subite ou non - de la Lune ? Bien sûr, il est très peu probable que la Lune ne décide du jour au lendemain d'aller visiter les confins de l'Univers. La disparition de la Lune est très peu probable, mais ça n'en est pas moins possible (ne jamais confondre probabilité et possibilité). Par curiosité toute naïve, je me suis posé la question, et pour répondre à cette question il me fallait connaître la Lune comme une amie intime, connaître son caractère et ses rapports avec la Terre. Il me fallait consolider mes connaissances, c'est ce qui m'a motivée pour la rédaction de ce topic.

Maintenant que vous et moi en savons suffisamment sur le rôle de la Lune dans le système qu'elle forme avec la Terre, nous pouvons à présent envisager les conséquence sur Terre de l'absence de la Lune. Je n'évoquerais pas le cas d'une quelconque explosion de cet astre, simplement de sa disparition.


A – Plus de marées ?

Nous savons que le rôle principal de la Lune concerne les marées. Sans Lune donc, on peut supposer que ce phénomène disparaîtrait avec elle.
Bien que le Soleil joue lui aussi un rôle dans le phénomène des marées, celui-ci n'aurait qu'une action tout à fait négligeable. Ce dernier exerce une force moitié moindre que celle exercée par la Lune.

Certains pensent que la disparition de la Lune, et donc des marées, impliquerait une « anarchisation » des courants marins ainsi qu'une expansion horizontale des eaux au lieu d'une expansion verticale comme c'est le cas habituellement.

Néanmoins, il serait plus plausible de considérer que la principale conséquence serait une oscillation au niveau des océans, avec une période de 30 heures et d'une amplitude décroissant progressivement, jusqu'à ce que l'énergie accumulée se soit complètement dissipée.
Cette valeur de 30 heures est fonction uniquement de la gravité terrestre et de la profondeur moyenne des océans.

Une telle diminution de la force des marées entraînerait à coup sûr la mise en danger – voire l'extinction – de certaines espèces marines dépendant du cycle des marées, comme l’huître d'Atlantique qui se développe en fonction des marées, mais on peut aussi parler des poissons qui se retirent à marée basse ou qui s'enfouissent dans le sable, comme la sole ; ainsi que des oiseaux côtiers qui se nourrissent des animaux qui sortent à marée basse (vers, crustacés, mollusques).

Cependant on a pu observer à maintes reprises le pouvoir d'adaptabilité du monde vivant. Pour reprendre l'exemple de l’huître, on peu parler de l’huître du bassin de Thau, qui ne subit que de très faibles marées ainsi que de cette même espèce d'huîtres méditerranéenne qui sont élevées par des ostréiculteurs (la famille Tabouriech de Bouzigues - au bord de l'étang de Thau) qui reproduisent artificiellement le rythme des marées atlantiques.

Autre argument : rappelez-vous ce que je disais plus haut – il y a quelques milliard d'années la Lune était beaucoup plus proche de la Terre, donc les marées étaient plus importantes, et la vie s'est adaptée au fil des siècle à son éloignement constant.

C'est un fait : l'animal s'adapte aux changements. Du fait de cette observation on peut conclure que la diminution significative des marées n’entraînerait pas de conséquence désastreuse pour le monde vivant.


B – Perturbation de l'axe de rotation de la Terre

La Lune a pour effet de stabiliser l'axe de rotation de la Terre, et donc l'inclinaison des pôles, par effet gyroscopique.

Pour connaître les conséquences de l'absence du satellite par rapport à cette stabilisation, il nous suffit de prendre pour modèle les objets celestes qui ne profitent pas d'une telle interaction. Mars semble la plus significative, de par sa ressemblance en taille et en masse de notre planète, a l'instar de Vénus sur laquelle il est plus difficile d'observer le phénomène. Rappelons que Venus ne possède pas de satellites (on a longtemps cru qu'elle en possédait un, mais on sait aujourd'hui que seul un quasi-satellite tourne périodiquement autour de la planète – celui-ci ne dépendant pas de la gravitation de Venus), et Mars en possède deux dont l'aspect est très proche d'un astéroïde.

Deimos et Phobos, sont bien trop petits et irréguliers (dans tous les sens du terme), pour avoir une quelconque influence sur Mars, qui deviens alors le meilleur exemple que nous ayons.

Mars subit des changements constants d'axe, ses pôles se déplacent sur la surface de la planète.
En 1982, W. Ward avait étudié sur un modèle simplifié ce problème et en avait conclu que l'absence de satellite entraînerait des variations de l'obliquité terrestres du même ordre que celles sur Mars. Selon lui la Terre subirait alors une grave perturbation au niveau du rythme des saisons ainsi qu'un changement climatique important, la Lune agissant comme un régulateur climatique.
Toujours selon Wards, la totalité de la Terre subirait – comme c'est le cas aux pôles – des jours et des nuits longs de plusieurs mois.


Si l'absence de marées ne mettrait pas en péril la vie sur Terre, une perturbation de l'axe serait plus inquiétant. La succession régulière des saisons est intrinsèquement lié au développement de la vie sur Terre.

On peut supposer que les formes de vies actuelles ne survivraient pas à un changement de cet ordre, mais n'oublions pas les formes de vie qui s'épanouissent aujourd'hui même dans des conditions extrêmes – au fond des océans, dans des mares de souffre ou dans la totale obscurité d'une grotte.
La vie en elle-même reprendrait son chemin sur Terre selon ces nouveaux paramètres, mais nous ne serions plus là pour le constater.


C – Fin des influences de la Lune sur la vitesse de rotation de la Terre

Nous avons vu que la Lune, par l'action des marées, ralentissait la Terre, allongeant ainsi les jours de deux millièmes de secondes par siècle.

Sans la Lune, la Terre retrouverait alors sa vitesse de rotation initiale – ou plus rapide – estimée selon G. Williams à 1,6 fois sa vitesse actuelle (qui est de 23 heures et 56 minutes), ce qui donnerait des jours longs de 15 heures.
Par conséquent, sans cette action de ralentisseur, la durée des journées n'augmenterait plus sur le long terme.

Toutefois, cela ne serait possible que si la Terre gardait un axe de rotation stable, ce qui n'est pas le cas dans le cas d'une absence de satellite. Nous l'avons vu, les jours et les nuits seraient longues de plusieurs mois, mais cela n'aurait pas de rapport avec l'absence de l'effet ralentisseur.


D – Autres conséquences

Il reste deux supposées conséquences à évoquer, néanmoins celles-ci sont pour le moins négligeables, voire réfutables, car ne reposant pas sur la base d'interactions Terre-Lune prouvées.
Dans un souci d'exhaustivité, je me dois tout de même de les énoncer.


Pour commencer, l'absence de Lune devrait – si l'on prend en compte l'influence qu'elle exercerait hypothétiquement sur l'activité sismique de la Terre – perturber le système des plaques tectoniques et / ou engendrer un volcanisme intense et instable.
Cependant dans la mesure où cette influence n'a pas été démontrée de façon probante, cette conséquence théorique reste du domaine du « peu probable ».


Ensuite et enfin, on suppose parfois que la Lune agit comme un bouclier contre les éventuels projectiles qui risqueraient de frapper la Terre. C'est du moins ce que laisse à penser le fait qu'on ait découvert que la face cachée de la Lune présentait un plus grand nombre de traces d'impacts que sa face visible.

Or il s'avère que cette fonction est tout à fait négligeable, si l'on considère deux faits. D'une part les objets célestes qui s'écrasent sur la Lune sont majoritairement de petite taille et ne laissent de trace que parce que la Lune ne possède pas d'atmosphère. La Terre subit un nombre tout aussi important d'impacts sauf que le gros des météorites sont désintégrés lors de leur entrée dans l'atmosphère, les autres s'écrasent en général dans des zones où l'on ne peut les observer (rappelons que la Terre est composée à 70% d'océans).

Deuxième fait : le rôle de la Lune dans la protection contre les météorites et astéroïdes est vraiment insignifiante en comparaison de celui que tient Jupiter – cette planète géante possédant une telle masse et d'une telle gravité que la majorité des objets passant à proximité sont irrésistiblement attiré vers elle.


Pour conclure, sans la Lune, nous ne serions pas plus bombardés que nous ne le sommes déjà.


Comme conclusion générale à ce chapitre, je dirai simplement que l'absence de Lune n'aurait pas de conséquence plus importante que la déstabilisation de l'axe de rotation de la Terre. Dans tous les cas que nous venons d"évoquer, ce qui en ressort c'est que la vie saurait s'adapter. Elle n'aurait peut être plus le visage que nous lui connaissons, mais elle continuerais avec ou sans Lune.



SOURCES:

- Dictionnaire Hachette 2007
- revue Astronomia n°3 - 1994 - La Lune et les Marées - pp.13 - 14
- magasine Science & Vie n° 1106 - Novembre 2009 - p 14 : "De la rosée à été détectée sur la Lune"
- Atlas Jeunesse du Ciel et de l'Espace - 1993 - par Heather Couper et Nigel Henbest
- L'Astronomie Pour les Nuls - 2005 - par Stephen Maran et Pascal Bordé
- site Ciel & Espace, pour certaines définition et précisions techniques et historiques
- Wikipédia
- quelques forums trouvés au hasard, mais dont je n'ai tiré que des pistes
- Jean- Baptiste Lamarck, De l'Influence de la Lune sur L’Atmosphère Terrestre, publié dans Journal de Physique, de Chimie,d’Histoire Naturelle et des Arts, XLVI, p 428-435, 1798 [accessible ici : http://www.lamarck.cnrs.fr/ouvrages/docpdf/Influence_lune.pdf].



Voilà maintenant cet article achevé, j'espère qu'il vous aura plu et que vous aurez eu le courage de le lire. En tout cas moi j'ai pris plaisir à l'écrire.
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