A la suite d'un grave accident, Johnny Smith a passé 5 ans dans le coma. A son réveil, il possède un étrange pouvoir : celui de lire le passé ou l'avenir d'une personne, juste en la touchant. La police ne tarde pas à faire appel à lui, et Johnny finit par devenir un personnage public, dont on attend des miracles.
Dead Zone, c'est à la base un roman (aussi intitulé L'accident) écrit par le maitre Stephen King en 1979. 4 ans plus tard (donc si vous savez compté c'est en 1983), c'est David Cronenberg qui en fait l'adaptation. Le budget du film est de 10 millions de dollars.
Christopher Walken n'était l'acteur qui avait été choisi en premier pour jouer le rôle principal, celui de Johnny. Nicholas Campbell avait d'abord été pressenti (il jouera en fin de compte le rôle d'un policier, Frank Dodd). On avait aussi penser à Bill Muray mais celui-ci n'était pas disponible. Malgré le fait que Cronenberg trouvait Christopher Walken trop âgé pour ce rôle, c'est quand même lui qui fût choisi et son interprétation est admirable. Il campe le rôle d'un homme qui se réveille après 5 ans de coma avec une émotion, une sensibilité et une mélancolie qui ne tombe jamais dans le pathos. Le reste de la distribution est impeccable, Brooke Adams (Sarah), la copine de Johnny au moment de son accident, qui avait fait son deuil et qui voit réapparaitre son amour de jeunesse. Herbert Lom (docteur Weizak) qui conseille Johnny le mieux qu'il peut (ça me fait penser au rôle que tient Danny Aiello dans L'échelle de Jacob, il joue si je me rappelle bien le rôle du chiropracteur). Martin Sheen (Greg Stillson) en politicien véreux est plus vrai que nature.
Le film se sépare en deux parties presque distinctes et équivalentes en longueur.
La première, c'est celle où il apprend petit à petit à revivre et qu'il aide la police à mettre la main sur le tueur de Castle Rock (il me semble que plusieurs livres de Stephen King se déroulent dans cette ville de Castle Rock).
La seconde partie, c'est celle où il fait la connaissance de Greg Stillson, politicien aux dents longues. C'est dans cette seconde partie qu'il commence à comprendre ce que son pouvoir peut lui apporter et notamment le fait de changer le cours de l'histoire (Est-ce que vous auriez descendu Hitler si vous aviez eu l'occasion ?...tient ça me fait penser à l'effet papillon cette histoire de changement du "destin".
Le film est construit de manière intelligente, il est plutôt sobre et Cronenberg n'abuse jamais trop d'effets spéciaux (comme on en voit beaucoup trop souvent aujourd'hui) et privilégie le jeu des acteurs.
A remarquer deux clins d'oeil à Edgar Allan Poe, le premier au début du film avec le corbeau et le deuxième quand il fait lire Lenore au gamin.
Je pense que dans la VO on trouve d'autres références car j'ai lu qu'il évoquait aussi La légende du cavalier sans tête de Washington Irving, rôle qu'il jouera quelques années plus tard dans le film de Tim Burton mais c'est une info à vérifier. En VF, on l'a remplacé par un dérivé du dormeur du Val de Rimbaud.
Il faut aussi remarquer la magnifique BO de Michael Kamen (Brazil, Highlander, Die Hard, X-men...etc) en particulier le titre d'ouverture.
Enfin bref Dead Zone est un magnifique film fantastique, que certains trouveront qu'il a un peu vieilli mais qui reste encore aujourd'hui une des meilleure adaptation de l'œuvre de Stephen King.